Rayons de lumière, rayons de soleil, énergie éclatante sur le fond du tableau fait d’épicéas, sortes d’échassiers vigies, un prunier, une haie mal alignée refuge des merles en famille nombreuse, un griottier qui fait chaque année le bonheur des dits oiseaux, des noisetiers pour densifier ce tableau, rien ne manque même pas les nuages de leurs mille nuances de gris, on pardonnerai presque aux voitures de s’être posées au bas du tableau, cohorte de cloportes métalliques rappelant que l’humain s’immisce toujours dans la vie la plus intime de ses congénères, même dans les rêveries matinales d’un vieux réac allergique à la violence sourde de ce monde qu’on essaye sans cesse de nous forcer à adopter, résigné, lassés, hypnotisés par la violence ambiante des news, des séries, dans la bêtise des nouveaux ragots plus ou moins distingués, affublés d’experts et de chroniqueurs officiels qui distillent leur propre haine inconsciente sur les ondes, à destination des gens, qui eux ensuite propagent à la vitesse de l’éducation et des conversations de collègues cette même haine ordinaire.

pourtant…pourquoi donc s’infliger à soi autant de violence, et l’imposer en modèle aux autres, comme si c’était ça la norme, la fatalité, la « réalité » ?

La réalité, c’est ce qu’on en fait : c’est ce qu’on pense, et de là comment on agit; Penser avec haine et vous agirez avec haine.

La haine se nomme de diverses manières : méfiance, barrières, gestes barrières, diplômes, préférence, certitude, omission, certification, « c’est un con », « stupide », « ne comprend rien », « c’est la vie, il faut accepter », « tu devrais », « il faut », « on doit », « j’aurai dû » etc…