Une personne prise dans les ouragans émotionnels n’est pas en état d’être coachée.

Pour le coaching, il faut que la personne ait un esprit qui puisse fonctionner avec les pensées. Or, quand on est en état de dé-pression, ou dans un autre état émotionnel psychique intense, les émotions submergent les pensées libres. Ainsi, le coach n’arrivera à rien, ou rien d’autre qu’agacer son client avec des paroles simples comme « comment pourrais-tu te projeter dans une situation plus souriante ? », qui va juste rendre impossible la connexion nécessaire au coaching.

Le coach n’est pas un ami, et vice-versa

Qu’on soit l’ami ou le coach, il est incontournable de commencer par abaisser cette submersion d’hormones des émotions, pour rouvrir en priorité les canaux de la pensée claire. En tout cas, plus claire. Y compris en passant par des conversations qui n’ont rien à voir avec le sujet du malaise.

Par exemple, le coach ou l’ami va emmener son coaché en balade à l’extérieur, ce qui fait circuler le Qi. A partir de là, le Shen, l’esprit, peut s’apaiser. Durant ces balades, le coach ne va pas commencer par aborder le sujet, à savoir la personne coachée. Il passera plutôt par des dissociations multiples, en l’amenant à parler de ce qu’il perçoit de l’environnement – naturel – dans lequel il évolue à l’instant même. Perceptions, ressentis, états corporels, sensations, le contact avec la nature permet de s’éloigner du mille-feuille émotions+pensées ruminantes pour ouvrir les « canaux subtils » comme on dit en Médecine Traditionnelle Chinoise.

Penser n’est pas motivation – le mental n’est pas moteur

Par la suite, l’ami aura son rôle, et le coach le sien. Le coach va proposer un parcours pour aller vers un autre état, c’est une démarche qui nécessite un esprit clair et une motivation ressentie et pas imposée par le mental. Parfois on a affaire à des personnes qui sont en mauvais état psychique qui se disent ou se sont entendues dire qu’elles ont besoin d’aide.

Alors le mental, le cortex frontal dit  » il faut le faire ». Mais si l’envie n’est pas là, il ne se passera pas grand-chose.

Mais le penser n’est pas une motivation ! Je peux penser que j’ai besoin de faire une randonnée. Mais si l’en-vie n’est pas là, je vais passer à côté de tout ce que je peux « vivre » durant une belle balade.

Question de timing

En tant qu’être humain, il est parfois difficile de voir une personne en souffrance ne pas arriver à avancer. Et quand cette personne affirme vouloir s’en sortir et qu’en même temps elle ne contribue pas à l’avancée que seule elle peut s’offrir, on se sent démuni; C’est à ce moment que la tentation de la « pousser » vient, c’est comme ça qu’on devient un parent conseillant ou même parfois directif.

Nous devons juste respecter le temps de la Vie. Nous sommes parfois devant des êtres qui sont dans des chemins boueux et nous voudrions tellement les en sortir, mais ce n’est pas notre rôle. Nous avons été éduqués dans l’urgence du temps de nos existences, dans le sacré de la vie humaine qui devrait être longue et seulement joyeuse, mais la vraie vie n’est pas ainsi faite.

Nous pouvons être à leurs côtés, et aucun coach ne peut rien pour ces personnes. Par contre, nous pouvons soulager leurs souffrances par la thérapie, et c’est là un autre chapitre, d’autres compétences, qui sont à mettre en oeuvre.

 

Allier les compétences

Pour traiter les souffrances, je préconise l’association de thérapie prioritairement au coaching.

J’allie pour ma part la médecine traditionnelle chinoise et le coaching, ou l’un ou l’autre.

Une personne qui est submergée n’a aucun intérêt au coaching, et la thérapie s’impose. Ensuite, le thérapeute ne doit pas, selon moi, être faiseur d’avenir pour la personne dont il a traité la souffrance. C’est le rôle du coach !

Le thérapeute ne traite pas la personne, mais le déséquilibre de la personne. Il a besoin d’accéder à la personne, le tronc et les branches, pour traiter les branches malades.

Le coach n’a aucune compétence pour traiter les déséquilibres (maladies), mais il s’intéresse à la personne. Le coach permettra à la personne de révéler les forces de sa singularité. Or, comment le faire si la personne est affaiblie ?

Ainsi, une association Coach + Thérapeute holistique me parait une formule gagnante, que j’ai déjà mise en oeuvre. Un jour une personne prise dans des peur-paniques venait me voir pour que je l’aide à trouver une suite à sa vie affective perturbée. Je l’ai envoyé chez une thérapeute, qui lui a ouvert les canaux du QI en deux séances d’EFT, une technique à laquelle le client n’aurait jamais adhéré (selon lui), mais qu’il a accepté parce qu’un coach, donc un non-thérapeute, l’avait conseillé en préalable au parcours de coaching.

D’ailleurs, au fait, cet homme ne croyait pas à l’EFT à l’issue de la première séance de thérapie. Puis devant les nettes améliorations qu’il ne pouvait pas nier, il a fini par adhérer. Comme quoi, l’EFT n’est pas un placébo…