L’humain n’est pas un animal nuisible

Depuis que l’être humain existe, il a vécu 95% du temps en harmonie avec la planète. C’était quand il respectait tout son environnement, donc, forcément, quand il ne manipulait pas son environnement. Je dis forcément, car quand on se met à réfléchir à la seule manière de vivre en harmonie avec la planète, on ne peut qu’en arriver à la conclusion d’un comportement humble qui ne met pas l’humain au-dessus des autres formes de vie. Une vie en société organisée comme la nôtre n’est plus compatible avec une harmonie. Car Il y a forcément destruction du cadre de la vie. Le cadre du hameau est probablement le cadre le plus vaste qui soit compatible avec un équilibre naturel, tout comme à son échelle le nid d’un oiseau : l’oiseau occupe un arbre, prend des branches mortes pour faire son nid, mange des vers, se baigne dans la flaque etc.. certains oiseaux meurent de maladies, de prédateurs, ils se font chasser par d’autres oiseaux et s’installent alors ailleurs, puis recommencent encore et encore.

Le renard est un prédateur, il creuse un terrier, et il mange d’autres animaux, mais doit parcourir pour survivre un grand territoire. Il fait moins de petits. Une vie de prédateur est très dure dans la nature, contrairement à ce que pensent les humains, qui sont des prédateurs faciles envers d’autres humains.

L’homme est un prédateur de la nature, et d’autres humains. Mais ce n’est pas par méchanceté naturelle. L’humain est sorti de son cadre naturel et a développé certaines dérives depuis ce moment. Ca date du moment où l’humain a voulu bâtir plus grand, de sédentariser, manipuler la nature et ensuite les autres humains. C’est comme ça que les humains qui ne sont pas bienveillants ont commencé à dominer les autres, et non pas l’inverse. Regardez, autour de vous et ailleurs, la très grande majorité des gens sont gentils, et même très gentils. Non, l’homme n’est pas méchant par nature. C’est le résultat d’une dérive, qui a mis les malveillants à cde qu’on a inventé : le pouvoir, le pouvoir des uns sur les autres.

Mais prenez un groupe d’humains qui doivent s’organiser pour survivre et être heureux. De façon naturelle, c’est la coopération qui s’installe, et la compétition n’a pas lieu d’être puisqu’elle est destructrice. Dans un groupe d’humains interdépendant, la compétition est juste impossible, car elle sépare, hiérarchise, alors que l’interdépendance associe, et relie.

La seule façon de vivre heureux pour l’humain est de coopérer, avec les autres humains et avec son environnement. Autrement, comme on le voit, c’est une société humaine qui génère des maladies, des guerres, des jalousies, car on ne peut pas à la fois séparer et rélier.

J’ai remarqué durant les dernières campagnes électorales que les personnes les plus bienveillantes engagées en politique par une énorme envie de faire un monde meilleur sont engoncés dans cette croyance inconsciente que ceux qui ont le pouvoir sont légitimes pour diriger les autres : diriger, c’est imposer à une collectivité une direction, avec des limites, un cadre, et donc, immanquablement, c’est le pouvoir des uns sur les autres. Ou alors, on appelle cela l’anarchie, qui est l’ordre du désordre.

Pourtant, ces très bienveillantes personnes qui voudraient tant un monde meilleur, ont une idée du monde meilleur selon leur carte du monde ! selon leurs croyances de ce qu’est un monde meilleur. Et chacun a son meilleur des mondes en tête. Et on remarque à quel point ces mondes meilleurs sont calqués sur les intérêts personnels, c’est-à-dire une continuité de ce qu’on a déjà avec une idée de progrès, c’est-à-dire encore plus de ce qu’on connait, de ce qu’on aime.

Or, ce n’est pas ça, un monde meilleur, et je suis désolé pour ces personnes bienveillantes que j’invite chaleureusement à continuer d’être bienveillantes, en élargissant simplement les idées.

Par exemple, inventer une société humaine à échelle humaine, à savoir le hameau, le petit village, qui coopère : du moment que les besoins des uns et des autres sont nourris, il ne peut y avoir de jalousie, d’envieux, de regards malveillants. Si je suis heureux, au lieu de placer mon bonheur dans le futur avec des choses que je n’ai pas et que d’autres possèdent, si je suis heureux sans placer mon bonheur dans la matérialité, comment donc développer jalousie et guerre ?

Ce monde n’est pas une utopie, Marshall Rosenberg l’a fait, pas seulement inventé. Ce monsieur discret a réglé pas seulement des disputes de couples mais jusqu’à des conflits armés par une méthode simple : du moment que j’écoute le besoin de l’autre et que j’exprime les miens sans jugement, alors se crée naturellement la compréhension mutuelle. Parfois, il faut un médiateur, car les émotions dominent totalement les pensées quand les situations ont été sanglantes. Mais à la fin, si des conflits armés et mortels sont réglés, pourquoi ne pourrions-nous pas améliorer notre quotidien ?

Considérer l’autre comme un être humain, est ESSENTIEL. Souvent, nous sommes pris par notre égo qui nous sépare des autres. Personne ne crée mes émotions négatives, auxquelles je réponds parfois avec violence. Mes émotions négatives sont en moi, elles correspondent à de la Vie en moi qui ne circule pas, qui est bloquée. Alors au lieu de m’en prendre à l’autre, je peux commencer par me tourner vers moi. Quels besoins de vie ne sont pas nourris en moi ? Et ensuite pratiquer le pardon, tel que nous l’apprend Miguel Ruiz, le pardon qui permet de continuer de vivre, d’avancer.

Namaste.