Te souviens-tu ? la petite musique de clochette douce qui égrenait l’endormissement des petits enfants, tictic tac, tictictic tac et les anges dansent sur le plafond, la veilleuse est là pour rassurer …

La nuit emporte les rêves des enfants dans leur insouciance, loin dans le monde des songes qui se mêlent au vécu du jour passé, accumulation de nouvelles expériences … qu’est-ce qui est vrai ? qu’est-ce qui est imaginé ?

… jusqu’à ce soir où tu es apparue, bien plus tard, à un âge où le vécu a usé les corps, quand on prétend ne plus avoir de honte d’être vraiment soi … en quelques fractions de secondes tu as brisé la barrière infranchissable …

… le vécu cumulé m’avait mené vers une voie d’abandon … nos vies sont rêves à réaliser, donc réalités rêvées, où s’entremêlent les récits qu’on se raconte, associations entre les rêves et les vécus …

… je continue de réaliser tellement de belles expériences tous les jours qu’il m’est offert de vivre, dans beaucoup de domaines … oui, et le reste, ce que je ne vis plus ou n’ai jamais vécu et voudrais, tous les rêves je les recouvre d’humour et de distanciation, faisant à mon tour aussi ce que nombre de mes semblables font, oublier … oublie-t-on jamais ? …

… tu es arrivée et tu as fait la synthèse, femme dans la Femme, tu as troublé mon abandon et tu as fait la jonction magique qui hante toutes les existences terrestres, c’est la luciole de vie en toi qui m’est apparue en premier, sous les traits de celle que tu es là ici et maintenant …

… nous sommes tous des lucioles qui habitons ces petites horloges musicales d’enfants, tictic tac, tictictic tac, elles s’échappent et dansent sur le plafond … la veilleuse n’est plus là … reste le vide du noir, insondable et profond … et c’est dans cet autre ciel que tournent les lucioles … nous nous retrouverons dans cet autre ciel, tu fais partie de mon ciel étoilé …